D'après le Grand dictionnaire Larousse du XIXe siècle, Tomes 12 er 13, articles et suppléments -1875-1890.

Au Vésinet on peut voir Le Cerf de Pierre Louis Rouillard, une statue de fonte offerte à la Ville par le Dr Raffegeau fondateur de la Clinique (Villa des Pages) où on peut voir deux Jeunes Pages des candélabres qui encadrent le perron principal de la Villa. Ce sont aussi des fontes de fer du Val d'Osne réalisées sur un modèle de Mathurin Moreau.

Mathurin Moreau (1822-1912)

Sculpteur français, né à Dijon le 18 novembre 1822 et mort à Paris en 1912. Élève de Ramey fils et de M. Dumont, il commença à se faire remarquer en exposant, en 1848, l'Elégie, statue d'une grande finesse de sentiment. Au Salon de 1852, l'artiste envoya un groupe charmant, la Fée aux fleurs, qui fut très remarqué et qui parut en bronze au Salon suivant. Par la suite, M. Moreau a exposé un assez grand nombre de statues, dans lesquelles l'élégance de la forme se joint à la précision savante de l'exécution. Nous citerons: l'Été, statue qui lui valut une 2e médaille à l'Exposition de 1855; les Enfants endormis, groupe (1857); la Fileuse (1859), morceau excellent, auquel le jury décerna une 1ère médaille; Méditation (1861); le Printemps et Studiosa (1863), statue qui reparut à l'Exposition universelle de 1867 avec la Fileuse, Vierge; Saltarella, groupe (1868); le Repos (1860), statue; Néréide (1870); Primavara, groupe en bronze, et deux bustes (1872); Libellule, statue ; Circé, statuette en bronze.
M. Mathurin Moreau a reçu en 1865 la croix de la Légion d'honneur.
Ce remarquable statuaire a obtenu une médaille à l'Exposition universelle de Vienne (1873). Il a exposé ensuite le Sommeil, groupe en marbre (1874), Ismaël, Candeur, buste en bronze (1875), Baigneuse, statue en marbre (1876), buste de Mme B... (1877), Océanie, qui ornait le bassin du Trocadéro, et Phryné (1878); le Crépuscule et la Nuit, fière variante de Michel-Ange exécutée avec la seule préoccupation de faire sortir du marbre une femme superbe, aux formes puissantes, aux carnations pleines et compactes, ayant dans son giron un enfant endormi comme elle et ne représentant rien que sa beauté sévère, hautaine, olympienne, qui, sans se laisser désirer, se laisse admirer. II était difficile, a dit Charles Blanc, d'être plus hardi et plus original dans l'imitation flagrante d'un grand maître réputé inimitable. Ce groupe se trouve au square des Petits-Ménages. Le sculpteur l'avait accompagné d'une Baigneuse en marbre et d'une Nymphe fluviale en plâtre, modèle d'une figure en bronze qui surmontait l'une des fontaines de la place du Théâtre-Français.
En 1880, l'artiste obtenait une prime lors du concours pour l'érection au rond-point de Courbevoie d'un Monument allégorique de la Défense de Paris (origine du Rond-Point puis du Quartier de la Défense). Il avait envoyé au Salon Une nébuleuse. En 1881, il exposait Un mulâtre puis un Buste et le portrait de M. Boudouresque, de l'Opéra, Rêverie (1883), les Exilés et la Vigneronne (1884), l'Avenir (1886), la Vague (1887), portrait de M. Gramme et Eglantine (1888), les Exilés, groupe marbre, acquis par le ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts (1889).
Cet artiste a obtenu une médaille de 1e classe lors de l'Exposition universelle de 1878. Sa ville natale possède de lui l'Elégie et Un exilé et son fils abandonnés sur une plage déserte. Il a exécuté pour l'église Saint-Augustin les bas-reliefs des portes; pour l'église de la Trinité, Saint Grégoire le Grand et Saint Jérôme.
Le Monument de Joigneaux, ouvrage pour lequel il reçut une médaille d'honneur du salon de 1897, est sa dernière œuvre.

Océanie de Mathurin Moreau

Cheval à la herse (Pierre-Louis Rouillard)

Océanie (Mathurin Moreau, 1878) sur le parvis du Musée d'Orsay, non loin du Cheval à la herse (P.L. Rouillard, 1878).

Les deux artistes ont collaboré pour Porcs et Porcher (1881).

De 1849 à 1879, on lui doit la création d'une centaine de modèles (statues, fontaines et objets décoratifs) pour la fonderie d'art du Val d'Osne. Pape de l'art de série, son apport artistique et technique transformera la reproduction industrielle en édition multiple d'œuvres de grande qualité. Mathurin Moreau est le sculpteur français le plus répandu dans le monde, en particulier en Amérique Latine.
Mathurin Moreau fut maire du XIXe arrondissement de Paris où l'avenue Mathurin Moreau, précédemment rue Priestley, porte ce nom en vertu de l'arrêté du 16 juillet 1912, approuvé par décret du 26 août 1912.
Mathurin Moreau fut, comme Pierre Louis Rouillard, un représentant des Académistes dont les principes étaient "affirmer la primauté du dessin sur la couleur, approfondir l'étude du nu, de l'anatomie, privilégier le travail en atelier par rapport au travail en plein air, sur le motif, réaliser des oeuvres "achevées", imiter les anciens, imiter la nature". Ces principes se sont progressivement figés avec le temps et ont fini par constituer un carcan contre lequel se sont insurgés peu à peu des artistes et des critiques à la fin du XIXe siècle.

Pierre-Louis Rouillard (1820-1881)

Sculpteur animalier, né à Paris le 16 janvier 1820. Il suivit les cours de l'école municipale, y étudia le dessin et la sculpture et remporta, en 1835, un grand prix. Admis alors à l'École des beaux-arts, il eut pour maître Cortot, fit des progrès rapides et s'adonna d'une façon spéciale à la sculpture d'animaux. Artiste habile, sérieux, connaissant à fond l'anatomie de ses modèles, M. Rouillard a acquis une réputation méritée à la suite des maîtres du genre, Barye, Frémiet, etc. Il a obtenu une 3e médaille en 1842, un rappel en 1861 et la croix de la Légion d'honneur eu 1866.
Nous citerons, parmi les œuvres qu'il a exposées: Une lionne (1837); Dromadaire (1838); Chien roquet, Etude de daim (1840); Un lion (1841); Chasse au sanglier (1842); Dromadaire courbé, Buffle couché, Chien de Terre-Neuve (1844) ; Étude de lévrier, Buste de M. Félix Clément (1845); Enfant, chèvre et chevreau (1847); Lion d'Algérie, Tête de lion, Buste de AI. Geoffroy; Lion, Lionne (1849); Chien griffon écossais (1850); Renards et lapins (1852); Hallali sur pied d'un dix-cors (1853); Attelage de bœufs (1855); Chienne dogue (1859); Coupe pour les concours régionaux, Aigle (1861); Ajax, tête de cheval (1863); Chien lévrier, Hallali (1864); Combat d'un lion et d'un tigre,Combat de taureaux, pour une frise du palais de Belerbey, appartenant au sultan (1865); Vache (1866); Squelette de cheval arabe, Lion (1867); Vache (1869); Combat de taureaux, Tigre (1870); Tigre (1872); Cheval et jaguar, Combat de taureaux (1874), groupe en argent oxydé, Porcs Berkshire de l'École de Grignon, groupe en argent oxydé (1875); Tête de panthère, Taureau Durham, bronze (1880); Bergerie, groupe en argent; Porcs et Porcher, groupe en argent, en collaboration avec Mathurin Moreau (1881).

Citons encore de lui quatre groupes d'animaux en bronze pour les écuries du nouveau Louvre (1859); des Aigles, au théâtre de l'Opéra; des Lions pour le pont d'Arles.
Pierre-Louis Rouillard est mort à Paris le 2 juin 1881.


Société d'Histoire du Vésinet, 2007-2014 — www.histoire-vesinet.org