Principale source : Le Figaro, 14 juillet 1875

Les funérailles d'Albert Blanquet à l'église du Vésinet

Les obsèques de M. Albert Blanquet avaient attiré hier matin (mardi 13 juillet 1875, à dix heures et demie) dans la petite église du Vésinet un grand nombre d'amis du défunt.
Parmi ceux qui avaient ainsi tenu à accompagner à sa dernière demeure leur sympathique et regretté confrère, nous citerons MM. Emmanuel Gonzalès, délégué de la Société des gens de lettres, Narrey, Léonce Dupont, Vizentini, Jeanron, Oscar Comettant, Lassalle, le baron de Saint-Amand, Paul Féval, Georges Bell, Dauriac, Deslys, Paz, Collas, Lardin, Salles, Dugué de la Fauconnerie, Ch. Gaumont, Mirebeau, Blavet, Jollivet, et tout le personnel de la rédaction et de l'administration de la Liberté.
Offenbach, retenu chez lui par la maladie, a fait exprimer ses regrets de n'avoir pu assister aux obsèques, auxquelles s'était rendue Mme Offenbach. Le deuil était conduit par le beau-frère de M. Blanquet, M. Lainé.
A dix heures et demie, une grand'messe a été dite par l'abbé Maret un des rédacteurs du Monde et ami intime du défunt. L'absoute a été donnée par M. l'abbé Cadoret, chanoine de Saint-Denis. Les chants religieux ont été exécutés par MM. Bourdeau, chef des chœurs de la Gaité, Béziat, Pré et Saintroup, choristes du même théâtre, autorisés par M. Vizentini, leur directeur.
L'éminent baryton de l'Opéra, Lassalle, qui était un des meilleurs amis de M. Blanquet, a fait pour ses funérailles ce que Fauré avait fait pour celles de Théophile Gautier : il a chanté avec une voix et un accent admirables le sublime Pie Jesu de Haendel.
Un fourgon funèbre attendait, à l'issue de la cérémonie, le corps d'Albert Blanquet qui a été transporté à Bordeaux, dans une sépulture de famille. Auparavant, deux discours ont été prononcés sur le seuil de l'église, l'un par M. Paul Féval [1], au nom de la Société des gens de lettres, l'autre par M. Léonce Détroyat, directeur de la Liberté.


Eglise Sainte Marguerite du Vésinet telle qu'en 1875 [2]
Les chapelles latérales et le déambulatoire ne seront édifiés par Louis Gilbert qu'en 1898-1900.

Membre éminent et très actif de la Commission de l'Union des Propriétaires qui joua un grand rôle dans l'érection du Vésinet en commune, Albert Blanquet eut la joie de fêter l'évènement quelques semaines avant de décéder. Agé seulement de 49 ans, il aurait pu espérer entrer dans le premier conseil municipal du Vésinet aux côtés d'autres membres de l'Union des propriétaires, si sa santé défaillante ne l'en avait dissuadé. Sa mort, survenue le 11 juillet 1875 à son domicile, boulevard de Grande Ceinture (à l'angle des actuels boulevard Roosevelt et allée d'Isly) après l'érection de la commune du Vésinet mais avant l'ouverture des nouveaux registres d'état civil, a été enregistrée à la mairie de Croissy.

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    Notes:

    [1] Autre feuilletoniste célèbre, auteur du Bossu, et de nombreux romans-feuilletons « de cape et d'épée ».

    [2] Le Génie civil, 25 janvier 1890.


Société d'Histoire du Vésinet, 2013 - www.histoire-vesinet.org