Principale source : Les Charpentiers de Paris, album, 1905.
Quelques réalisations de Léopold Decron, architecte du Palais-Rose
Architecte de la Ville de Paris, des Postes & Télégraphes, des Monts-de-Piété, membre de la Commission des logements insalubres (1885-1899), Léopold Decron est surtout connu pour de nombreuses réhabilitations et adaptations de locaux administratifs, bureaux de postes écoles, théâtres, mais il fut aussi constructeur et restaurateur de châteaux, d'immeubles de rapport, de maisons ouvrières, en France et à l'étranger.
Voici ce que déclarait Léopold Decron, membre de la Commission d'Hygiène de l'Habitation, dans une enquête sur l'hygiène publique à Paris et en banlieue [1]:
Les immeubles parisiens Les maisons construites à Paris dans ces trente dernières années et surtout depuis dix ans, ... présentent généralement les garanties voulues au point de vue de l'hygiène intérieure. Sauf les entresols et les mansardes, elles sont hautes de plafond, assez largement aérées et pourvues d'une bonne quantité d'eau. Il n'en est pas de même des vieux immeubles, masures étroites, mal éclairées, point ou peu ventilées et privées d'eau le plus souvent, j'entends aux étages, car toutes ou presque toutes ont une fontaine dans la cour.
De même, les habitations des maraîchers des environs de Paris ayant été transformées en maisons de rendement, sans subir les appropriations nécessaires, ne présentent aucune des conditions voulues tant au point de vue de la disposition des appartements qu'à celui de l'écoulement des eaux ménagères. Aussi remarquez que c'est dans la banlieue immédiate de Pans et dans les vieux quartiers de la ville que se manifestent en premier lieu les épidémies de typhoïde, de diarrhée cholériforme et de choléra nostras qui nous visitent périodiquement.
Améliorations nécessaires.
C'est donc tout d'abord par l'amélioration des immeubles défectueux et par l'adduction à Paris de grandes quantités d'eau de source que doit débuter l'œuvre d'assainissement des habitations. Comme mesures secondaires, mais aussi indispensables, la commission des Quarante a conduit à prescrire l'emploi général de siphons obturateurs. Ce sont, vous le savez, ces coudes appliqués aux tuyaux de refoulement des eaux d'évier et des lieux d'aisance. Ils offrent le double avantage de servir d'appel d'air "neuf" et d'arrêter au passage les exhalaisons, grâce à l'eau qui séjourne dans leur cuvette. Également, la commission sera appelée à demander le crépissage des façades intérieures des maisons. Les règlements ordonnent bien aux propriétaires de faire crépir à de certains intervalles les façades sur rue de leurs immeubles, mais ils ont omis de prévoir le crépissage des murs qui donnent sur les cours. Or, ce sont justement ceux-là qui auraient le plus besoin de subir cette opération. [...]
Sous les toits.
En dernier lieu, il restera à examiner la question des mansardes. C'est une véritable pitié de penser que des personnes de service ou des gens peu fortunés passent de longues nuits dans ces boîtes étroites, privées d'air et de jour, où s'entassent les miasmes en hiver, les mansardes sont des logements insalubres au plus haut point. L'humanité et la prudence conseillent de faire subir à leur aménagement de profondes modifications.
Dans l'énumération de ses œuvres que lui-même a fournie pour constituer son dossier en vue de recevoir la croix de la Légion d'Honneur, il n'a mentionné aucune réalisation d'habitation pour des particuliers, peu d'ateliers ou de bâtiments industriels. Il y en a cependant et très variés. Voici une liste, non exhaustive, de ses travaux :
Bénéficiaire des travaux (types de travaux)
Lieu des travaux (date)
Administration des postes et télégraphes
70-72 rue de Clignancourt, Paris 18e (1900)
Administration des postes et télégraphes
29 rue Desrenaudes, Paris 17e (1907)
Bureaux
des Postes et Télégraphes (travaux neufs)
Rue Jouffroy, Paris
Bureaux des Postes et
Télégraphes (travaux neufs; rez de chaussée)
Rue Singer, Paris 16e (1900)
Bureaux des Postes et
Télégraphes (travaux neufs)
Boulevard Voltaire, Paris
Bureaux des Postes et
Télégraphes (travaux neufs)
Rue de Grenelle, Paris
Château de Luzancy
(Restauration, transformations)
École municipale enfantine (Construction d'un bâtiment)
11, rue, André del Sarte, Paris 18e (1892)
École professionnelle de filles (Construction)
24, rue Ganneron, Paris 18e (1891)
École municipale élémentaire (Construction)
29, rue Marcadet, Paris 18e (1890)
Hôtel des Téléphones
(surélévation)
rue Gutenberg, Paris (1903)
Journal Le Matin (transformation d'Immeuble)
6, Boulevard Poissonnière, Paris 9e (1900)
M. de Guibert (surélévation d'un pavillon)
35, rue Boissière (angle avenue Kléber), Paris (1890)
M. E. Pichot (Immeuble de rapport et atelier d'imprimerie)
54, rue de Clichy, Paris 9e (1894)
M. Galli (immeuble)
49, rue de la Victoire, Paris 9e (1896)
M. Galli (surélévation)
18, rue Mahler, Paris 4e (1890)
M. Lazare-Meyer (Sépulture, grille, panneaux et couronne en bronze)
Cimetière du Père Lachaise, Paris 20e (1903)
M. Leclercq (Immeuble)
183bis rue du Faubourg Poissonnière, Paris 9e (1897)
M. Leclercq & Cie (Ateliers)
49, rue de Tanger, Paris 19e (1897)
M. Lins (surélévation, un étage)
5, Boulevard Montmartre, Paris 20e (1898)
M. Martin, commanditaire (Immeuble)
194, boulevard Malesherbes, Paris 17e (1901)
Immeuble pour Monsieur Martin - 194 boulevard Malesherbes, Paris
M. Perret, commanditaire (immeuble)
26, avenue Georges-Mandel, Paris 16e (1909)
M. Petit (Usine)
118, Avenue Michelet, Saint-Ouen
M. Quesnaud, (maison de
campagne)
94, Grande Rue, Nogent-sur-Marne
M. S. Pichot (ateliers d'imprimerie)
72, rue de Jemmapes, Paris (1894)
M. Scaliet (immeuble de rapport)
194, boulevard Malesherbes, Paris 17e (1901)
M. le comte Treilhard (construction deux étages)
7, rue Molitor, Paris 16e ( 1911)
M. Valloton (surélévation d’un
immeuble ; 1 étage)
59, rue des Belles-Feuilles, Paris 16e (1903)
M. Vautier (surélévation d’un
immeuble)
244, rue de Charenton, Paris 2e (1897)
M. Westheimer (construction et
modification)
22, avenue Raphaël, Paris 16e (1896)
Mme Bourgouin (maison
d'été)
La Noue Le Cocq près Grandpré, Ardennes
Maison d'été - La Noue Le Cocq près Grandpré (Ardennes)
Mme Bourgouin (pavillon de
chasse)
Grandpré, Ardennes
Mme Caboche (immeuble, 6 étages)
129, rue Legendre, Paris 17e (1901)
Mme Cavellier (surélévation, 1 étage)
20, rue des Abbesses, Paris 18e (1901)
Mme Darlaud (Hôtel particulier puis Porte cochère) [3]
43, avenue de Friedland, Paris 8e (1895 - 1904)
Mme Vve Jousselin (surélévation, 2 étages) [4]
6, Passage des Abbesses, Paris 18e (1901)
Mont-de-Piété (bureau
auxiliaire)
10, rue de Valenciennes, Paris 10e (1890)
Pavillon de l'Indochine dit Palais des Produits [médaille d'argent]
Exposition Universelle de 1900, Trocadéro, Paris
Pavillon de l'Afrique
occidentale
Exposition Universelle de 1900, Trocadéro, Paris
Pavillon de l'Afrique occidentale - Exposition Universelle de Paris, 1900
Construit par M. Decron, architecte, avec le concours des associations ouvrières de Paris. Les fondations en rigoles remplies de béton ; élévation en charpente en bois avec applications de finitions et enduits en plâtre. La couverture était également en chaume. Une couche de peinture, ton uni, formait toute la décoration. [5]
Pavillon de Tunisie
Exposition universelle, de 1905, Liège, Belgique
Pavillon des Colonies
Africaines
Exposition universelle, de 1905, Liège, Belgique
Pavillon des Colonies
Asiatiques
Exposition universelle, de 1905, Liège, Belgique
Exposition Universelle de Liège, Belgique, 1905 - Réalisations de M. Léopold Decron, architecte
Les pavillons de la section des colonies françaises et des pays de protectorat à l'Exposition de Liège se trouvent groupés sur l'emplacement de l'ancien Jardin d'Acclimatation, dans le parc de la Boverie. [...] Toutes ces constructions, à la seule exception du Palais de la Tunisie, édifié par le Gouvernement Tunisien sur les plans du service d'architecture de la Régence, ont été érigées sur les dessins de M. Léopold Decron, architecte du Ministère du Commerce à Paris. Les aménagements intérieurs sont l'oeuvre de M. Charles Lefèbvre, architecte du Ministère des Colonies à Paris. [6]
Pavillon du Sénégal
Exposition Universelle de 1900, Trocadéro, Paris
S.I. l’Accumulateur Fulmen
39, rue de l'Arcade, Paris 8e
S.I. l'Accumulateur Fulmen (Usines)
16 et 18, quai de Clichy, Clichy-sur-Seine [7]
S.I. Le Patrimoine
4, rue des Pyramides, Paris
S.I. Le Patrimoine
27, faubourg du Temple, Paris
S.I. Le Patrimoine - Compagnie d'Assurances (Immeuble de rapport, 5 étages)
32, rue Mogador, Paris 9e (1911)
Sté des Automobiles Peugeot
77bis, av. de la Grande-Armée, Paris
Sté de Constructions Coopératives [8]
7, Avenue Henri-Martin, Paris 16e (1909)
Sté l'Union photographique
française
58, av. de Neuilly, Neuilly
Sté l'Union photographique
française (Maison d'habitation et ateliers)
20, rue Boulitte, Paris 14e (1899)
**** (Surélévation)
244, rue de Charenton, Paris 12e (1897)
**** (Construction, rez de chaussée)
28, rue Lauriston, Paris 16e (1899)
**** (Deux hôtels particuliers)
4-6, rue Vital, Paris 16e (1891)
**** (Surélévation)
21 bis, boulevard Barbès, Paris 18e (1889)
**** (Construction)
35, rue d'Allemagne (angle av. Jean Jaurès) Paris 19e (1882)
A suivre ...
Tous les travaux recensés ici, dont les dates ne sont pas encore connues, sont antérieurs à 1905. Lesautres ont, pour la plupart, été publiés dans le Bulletin municipal officiel de Paris.
***
[1] Le Matin, 29 juillet 1892 (n°3073)
[2] Croquis d'architecture, 1888; CM, 1890) ; Châtelet, Anne-Marie. Le paysage architectural scolaire. In : Paris à l'école : "qui a eu cette idée folle...". Ed. du Pavillon de l'Arsenal - Picard, Paris, 1993.
[3] Pour Mme Jeanne Darlaud, comédienne: Hôtel particulier (1895) puis porte cochère, grille vitrée, rampe et balcons en fer forgé, jardin d'hiver (1903) ; Annuaire du bâtiment, 1903 et Cary, A. Détails d'architecture contemporaine. Deuxième série. Cent portes cochères. Paris, 1904.
[4] Médaille d'argent au concours d'habitations à bon marché, Maisons collectives à étages.
[5] Jules Charles-Roux - L'organisation et le fonctionnement de l'exposition des colonies, Paris, 1902
[6] Exposition universelle et internationale de Liège, 1905. Groupe XVIII. Colonies françaises et pays de protectorat . Rapport général par M. Paul Maurel, Impr. de Welhoff et Roche, Paris, 1906
[7] L'Usine Fulmen à Clichy n'est plus en activité mais les bâtiments existent toujours. Ils sont classés à l'inventaire du Patrimoine général. Les premiers ateliers ont été construits en 1893. En 1904, construction du pavillon du gardien et de deux hangars. 1908,
construction d'un atelier de fonderie rue du Bac d'Asnières. 1928,
restructuration de l'usine : suppression des deux hangars et
construction d'ateliers en étage. Le maître d'ouvrage n'est pas connu. (base Mérimée).
[8] SCC, 98 Bd de Sébastopol, Paris 3e.
Société d'Histoire du Vésinet,
2013 - www.histoire-vesinet.org