Archives, Communauté de la Sagesse, Saint-Laurent-sur-Sèvre, 1997

Les Filles de la Sagesse au Vésinet
Chronologie tirée des chroniques de la Communauté

La congrégation des Filles de la Sagesse fut fondée en France en 1703 par Louis-Marie de Montfort et Marie-Louise Trichet. Marie-Louise a voué sa vie au soin des malades et a fondé de nouvelles maisons pour promouvoir la vie religieuse et communautaire partout en France jusqu'à sa mort en 1757.
La congrégation des Filles de la Sagesse a connu croissance et épanouissement jusqu'à la Révolution française au cours de laquelle plusieurs soeurs furent guillotinées en 1792. Durant la guerre franco-prussienne, en 1870, les religieuses subirent encore des persécutions et se virent interdire le droit de porter leur costume religieux dans les écoles publiques et dans les hôpitaux. En conséquence de quoi beaucoup d'entre elles quittèrent leur emploi d'enseignantes ou de garde-malades, et d'autres fuirent la France.

En 1861, huit soeurs de la Congrégation hospitalière des Filles de la Sagesse furent chargées de surveiller les services généraux de L'Asile Impérial du Vésinet. Cet effectif sera ensuite doublé. En 1889, l'Asile ayant été laïcisé, les religieuses se tournèrent vers d'autres tâches.
Les Filles de la Sagesse s'étaient installées au Vésinet, en 1876, route de Chatou (actuel boulevard Carnot). Elles y tenaient un pensionnat payant, des classes gratuites, un asile et une crèche. Sœur Honoré de Marie, en fut la première supérieure. Neuf Sœurs composaient la communauté en juin 1882.
En octobre 1884, elles quittèrent la route de Chatou pour "
un nouvel établissement, construit d'après les règlements ministériels", à l'angle de la rue Horace Vernet et de l'allée du village (actuelle rue Armand-Chardron).

Ecole congréganiste des Soeurs de la Sagesse (Fondation Armand-Chardron)

construite en 1884 par l'architecte Louis Gilbert, comportant trois bâtiments, pour l'enseignement, pour la congrégation et pour le pensionnat. 

 

Bénédiction des écoles libres du Vésinet. Une intéressante cérémonie réunissait dimanche un grand nombre d'habitants du Vésinet. Mgr Goux, évêque de Versailles est venu bénir l'école libre tenue par les sœurs de la Sagesse. On avait préludé à cette cérémonie par une messe solennelle en musique, organisée par les soins de M. Marsick l'éminent violoniste. L'inauguration de l'école a eu lieu à 2h½. C'est un établissement considérable qui comprend trois corps de bâtiments et aura couté une somme de près de 150 000 frs. La constitution d'une société civile, aussi intelligemment dirigée que fondée, a permis de trouver ce capital relativement considérable.

1884, La France Illustrée, n°518 du samedi 1er novembre (texte) et n°519 du samedi 8 novembre (gravure).

En 1892 elles mirent en place avenue Horace-Vernet, un ouvroir et un atelier de confection, pour l'apprentissage de la couture aux jeunes filles. En septembre 1898, une classe supplémentaire, la cinquième, et un Cours complémentaire pour les élèves ayant passé le certificat d'études furent ouverts.
En 1904, la loi française interdit l'enseignement aux congrégations religieuses. Les sœurs durent quitter leurs classes. C'est alors qu'elles se retirèrent rue Thiers. Elles se dévouèrent à des activités paroissiales telles que visites des malades, patronage de filles, groupe de "noëlistes", retraites pour dames et jeunes filles, kermesse paroissiale, exposition de travaux, d'ouvrages manuels, etc. En 1922, l'immeuble de la rue Thiers ayant été vendu, le curé leur procura un autre logement au 4, allée du village, dans les locaux de l'Ecole Jeanne d'Arc. Dès 1924 elles y fondaient un jardin d'enfants, pour favoriser le recrutement des classes libres, et recommencèrent à s'occuper indirectement de l'école, tenant la comptabilité et assurant les repas des institutrices.
En Mars 1940 le jardin d'enfants fut réquisitionné pour loger des militaires: cinq jeunes sergents. Le lundi de Pâques, ils partirent pour une direction inconnue et enverront une carte signée: "
les 5 sergents du patronage"! En Mai 1940, les écoles seront fermées.
Le 6 février 1941, un bombardement dura de la tombée de la nuit jusqu'à une heure du matin.
A la libération, les soeurs rouvrirent le patronage qui prit les enfants en charge de 10 heures à 18 heures. En août-septembre 1946, une première colonie de vacances conduisit 27 fillettes à Civray. Pour la rentrée de 1946, Soeur Marie Edmée arriva d'Orléans pour prendre la direction de l'Ecole à la demande de la direction diocésaine. L'équipe enseignante était composée de Soeur Marie Edmée et de Mlles Bertrand (classes de 3e et 4e), Veyrier (6e et 5e), Baut (7e et 8e), Gerber (9e et 10e) Lastra (11e). L'école comptait alors 110 élèves (Il y en aura près de 200 dix ans plus tard). 1947 fut marquée par une magnifique colonie de vacances à St-Briec. En octobre Mlle Marguerite Cailleau, qui depuis 20 ans, venait bénévolement chaque semaine donner des cours de sciences, revint comme professeur de Maths. En septembre 1949, Soeur Victorienne fut rappelée à la Maison-Mère après avoir passé 50 années au Vésinet où elle était devenue très populaire. En 1950, Mlle Geneviève Bichler, une ancienne élève (née au Vésinet en 1914), revenait comme enseignante (7e et 8e). Elle sera directrice en 1961, juste avant la fermeture de la Communauté de la Sagesse, en juillet 1962, après un siècle de présence dévouée.

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