Extrait du Grand dictionnaire Larousse du XIXe Siècle, Tome 2 (1876) et supplément 2 (1882), Paris. Louis-Auguste Boileau (1812-1896) Né à Paris en 1812, il commença par être
menuisier en bâtiments. En il fut chargé d'exécuter pour l'église Saint-Antoine
de Compiègne une chaire à prêcher en style ogival. Le succès qu'obtint
cet ouvrage le détermina à s'adonner exclusivement à la menuiserie d'art.
Il fonda à cet effet un atelier d'où sont sortis quelques-uns des plus
habiles sculpteurs sur bois de l'époque, et dans lequel furent exécutées
plusieurs oeuvres remarquables, parmi lesquelles le buffet d'orgues du
choeur de Saint-Germain-l'Auxerrois et le jubé de Saint-Pierre d'Aire-sur-la-Lys.
Après de nombreux voyages pour comparer
entre eux les édifices de plusieurs contrées, Boileau revint se fixer
à Paris et s'appliqua à composer une nouvelle forme architecturale. Persuadé
que le système ogival est le dernier terme connu de la progression de
l'art de bâtir, en ce qu'il permet de produire les plus grands édifices
avec le moins de matière, il imagina de développer le principe de l'ossature
sur lequel ce système repose: exclure de la construction toute disposition
mensongère, telle que la superposition des combles aux voûtes, des frontons
aux arcs; supprimer les arcs-boutants si disgracieux et si peu durables,
et les gros piliers si funestes à l'effet de la perspective; arriver,
en un mot, à réaliser l'immensité et l'élancement, double but des architectes
de la période ogivale, en économisant les matériaux faisant double emploi
dans l'exécution.
Louis-Auguste Boileau a construit ensuite plusieurs églises, parmi lesquelles Sainte-Marguerite au Vésinet et Saint-Paul à Montluçon (1865-1866); des perfectionnements considérables ont été réalisés dans ces deux édifices qui, dans leurs formes générales aussi bien que dans les détails de leur décoration, sont d'une remarquable élégance de dessin. Boileau a publié un exposé de son système, sous le titre: Nouvelle forme architecturale composée par M. Boileau, Paris (1853), puis l'Architecture monumentale économique, système d'ossatures en métal pour la construction des édifices voûtés (1880). L'idée fondamentale de son système, c'est qu'il ne faut plus chercher à imiter dans les édifices en fer les formes données par le bois et la pierre, et qu'il faut en arriver à constituer un système logique d'architecture ferronnière. Une nouvelle occasion d'appliquer ses théories, en 1868, fut la construction de l'église Notre-Dame-de-France à Londres, et plus tard, en 1873-1874, les chapelles de l'hospice civil de Clermont (Oise) et du séminaire d'Ajaccio. On lui doit encore la publication de deux ouvrages importants: Histoire critique de l'invention en architecture, et Classification méthodique des œuvres de l'art monumental au point de vue du progrès et de son application à la composition de nouveaux types architectoniques dérivant de l'usage du fer (1886). A l'Exposition universelle de 1878, il exposa un modèle du système des fermes éclairantes qui lui valut une médaille dans la classe du génie civil. Ce succès encouragea l'architecte à développer sa pensée dans un second ouvrage plus pratique: Principes et exemples d'architecture ferronnière. Les grandes constructions édilitaires en fer; la Halle-basilique (1881). A lire:
Société d'Histoire du Vésinet, 2004-2005 - http://www.histoire-vesinet.org |