Le Vésinet, revue municipale, n° 59, juin 1982

Mais à qui appartient le Presbytère ?

Jusqu'à il y a quelques semaines, personne ne s'était jamais posé la question car, en toute bonne foi, tout le monde pensait qu'il appartenait à la Ville. Depuis de longues années et très scrupuleusement la commune avait donc entretenu et même embelli ce qu'elle prenait pour son "bien".

Lorsqu'en avril 1982, Monseigneur Thierry Jordan, alors curé de Ste-Marguerite vint voir le maire, Alain Jonemann pour lui faire part de ses doutes quant à cette propriété, des recherches furent immédiatement entreprises par l'archiviste de la ville, Patrick Vaseilles, qui put reconstituer l'histoire du presbytère.
Par acte du 11 février 1876 [1] la commune avait acquis à titre gratuit de la Société Pallu & Cie, le presbytère qui devait être affecté à perpétuité et gratuitement à l'usage du culte. Le conseil Municipal de l'époque avait décidé d'affecter la propriété au desservant de l'église Sainte-Marguerite.


Le presbytère, rue Albert Joly, au milieu de son jardin (cliché 1960)

Dans une lettre reproduite dans le registre des délibérations du Conseil municipal (séance du 29 novembre 1908), le préfet de Seine-&-Oise informait le maire qu'à la suite de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, la commune devait soit expulser le desservant demeurant au presbytère, soit lui louer mais à sa valeur locative réelle. En conséquence, il demandait que la commune s'entende avec la Société d'Anterroches (héritière de la société Pallu), soit pour l'abandon de l'immeuble par la Ville, soit pour l'étude des conditions de l'abandon de leurs droits par les donateurs. Le Conseil municipal décida la restitution du presbytère à la société donatrice, restitution autorisée par un arrêté préfectoral du 16 août 1909.
En 1926, la société d'Anterroches, devenue entre temps la Société des Terrains et des Eaux du Vésinet, fit apport de la propriété du presbytère à la Société Civile Immobilière du Rond-Point du Vésinet qui la céda elle-même le 29 juin 1927 à l'Association Diocésaine de Versailles.
Monseigneur Jordan, informé de ce qui est désormais une certitude, déclarait :

A une période plus récente la ville put s'acquitter au mieux de ce que la bonne foi de tous lui faisait considérer comme un devoir. Et sous votre administration, des travaux importants ont été accomplis pour entretenir le presbytère et embellir son environnement. Mais si vous êtes déchargé de tout à l'égard du presbytère, je n'en dirai pas autant de ses occupants qui savent ce qu'ils doivent à la Municipalité et lui garderont une dette de reconnaissance...

    [1] Acte d'échange ou "d'abandonnement-acceptation" [voir détail]

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Société d'Histoire du Vésinet, 2005-2015 – www.histoire-vesinet.org