D'après l'article de Fred Robida paru dans le Bulletin municipal, n°23, décembre 1972, sous le titre Le Souvenir de Guillaume Apollinaire [voir note 5] La maison de Guillaume Apollinaire, au VésinetOn s'est plu souvent à
dénombrer les personnalités du monde des arts et
des
lettres ayant habité plus ou moins longtemps au
Vésinet,
sans d'ailleurs, sauf exception, s'intéresser plus
particulièrement au caractère exceptionnel de la
localité, sans doute trop bourgeoise à leurs
yeux, qu'il
s'agisse des écrivains Gérard Bauer, Alain, Pierre Hamp et Julien Green, des musiciens Gabriel Fauré et Cécile
Chaminade, des artistes Utrillo, Vlaminck ou mon père Albert
Robida. Il ne me semble pas que l'on ait jamais cité
Guillaume
Apollinaire [1]. La maison où vécut Guillaume Apollinaire, de 1904 à 1907. (aujourd'hui disparue) (cliché décembre 1989)
Carte postale adressée à Guillaume Apollinaire par son ami Pablo Picasso en 1907. [3] Au Vésinet, écrit Pierre-Marcel Adéma, Mme de Kostrowitzky donna toute la mesure de son original caractère et de ses humeurs fantasques. La villa qu'elle occupe est spacieuse, deux étages, atelier vitré, terrasse sur le boulevard, vastes communs, parc garni de beaux arbres, avec un bassin surmonté d'un petit pont rustique. Bientôt, elle fera combler le bassin, brûler le ponceau dans le calorifère, abattre un grand chêne dont elle trouva l'ombre excessive, envoyant promener le propriétaire qui s'est permis quelques observations. Il s'agit d'une construction brique et pierre assez soignée, à peu près abandonnée aujourd'hui semble-t-il, cernée par des pavillons élevés plus récemment aux dépens de son parc, réduit, en façade, à quelques mètres. Plus de soixante ans ont passé et s'il leur était donné de revivre, ni le propriétaire ni l'irascible locataire ne s'y retrouveraient. [4] Retournons donc en arrière. ... Selon son état de fortune, le couple engage une domestique ou la renvoie, à moins que les subits emportements, facilement suivis de voies de fait de Mme de K. ne provoquent le départ prématuré de la servante. Si le caractère paisible de son frère s'accommode de l'humeur de leur mère, Guillaume ne réagit pas de même et, déjà très indépendant, il ne séjourne au Vésinet que le strict nécessaire. En semaine, il ne s'y rend que le soir fort tard s'il n'a pas trouvé asile chez l'un ou l'autre de ses amis. Le dimanche, il s'échappe vers la campagne environnante... La campagne environnante, c'est la boucle de la Seine, le pont de
Chatou, la Grenouillère, rendez-vous de peintres et de
canotiers. Joyeux compagnon, le jeune Guillaume s'y fait des amis,
lesquels ont nom André Derain et Maurice de Vlaminck.
D'autre
part, ses allées et venues ferroviaires du
Vésinet
à Paris lui valent (la fréquentation des
cafés des
environs de la gare St-Lazare lui plaisant davantage que celle des
salles d'attente) de faire la connaissance de Pablo Picasso et de
l'écrivain Max Jacob (selon celui de ses biographes
à qui
nous devons ces indications, il aurait même perdu dans le
train
le manuscrit d'un de ses premiers récits). **** Notes SHV : [1] La maison est brièvement entrevue dans un téléfilm réalisé en 1960 par Jean-Marie Drot, " A la recherche de Guillaume Apollinaire" dans la série L'art et les hommes. (29/05/1960 - 45 min). Repris par la suite dans plusieurs émissions TV, ce document est disponible à l'INA. [2] La mère d'Apollinaire quittera le Vésinet en 1912 pour s'installer à Chatou, au 10 villa Lambert, jusqu'à sa mort, le 7 mars 1919. Elle est inhumée au Cimetière (des Landes) de Chatou dans le tombeau de son compagnon Jules Weil dont le nom seul figure sur la tombe. [3] On connaît une cinquantaine de lettres ou cartes de Picasso à Apollinaire, entre 1905 et 1916, dont beaucoup sont illustrées. [4] La toiture se dégradant au point de faire tomber par grand vent des ardoises et autres matériaux sur le trottoir, la maison a dû être démolie en 1994. [5] Au vu de cette dernière remarque, on ne peut s'empêcher de faire le lien avec un autre article, intitulé Le Souvenir de Guillaume Apollinaire, paru 30 ans plus tôt dans le Journal des Lettres et des Arts, sous la plume anonyme d'un certain " Reporter" . La fugace allusion à sa " jolie maison du Vésinet" , justifie que ce texte figure dans nos pages. [Ici]. |