Le Vésinet, revue municipale - n°46, mars 1979.
L'église Sainte-Marguerite
inscrite à l'inventaire supplémentaire
des monuments historiques
par arrêté conjoint du Ministère
de l'Environnement et du Cadre de vie et du Ministère de la Culture et
de la Communication en date du 18 décembre 1978.
Après le classement des chapelles de l'abside,
c'est maintenant l'ensemble de l'église Sainte-Marguerite qui vient s'inscrire,
parmi nombre de monuments prestigieux, à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Elle doit cette distinction et cette protection
au caractère particulier de son architecture née de la conjonction d'un
architecte novateur, Louis-Auguste Boileau, de la découverte du moulage
de mortier ciment et de l'usage du fer et de la fonte dans ses ossatures
de soutien. Elle est un des rares exemples encore restant de ce type de
construction.
Commencée en juillet 1862 (la pose de la première pierre a eu lieu le
20 juillet 1862 en présence de Mgr Mabile, évèque de Versailles) elle
est inaugurée le 2 juillet 1865.
Sa construction est due à Louis-Auguste
Boileau, premier architecte à appliquer le métal à la construction.
Son ossature métallique donne à l'élévation intérieure une grande légèreté
et supprime, à l'extérieur, les arcs boutants et les piles. Pourtant,
vers 1880, Louis Barron écrivait : "Le clocher supprimé on pourra
très bien en faire, ce nous semble, une succursale du magazin du Printemps".
L'originalité réside dans la construction
des voûtes composées d'arcs en métal assemblés d'une seule pièce, rigides
et invariables, et d'un réseau d'arcs-nervures et de nervures en diagonale.
Leurs retombées sont reçues par des faisceaux et colonnettes en fonte,
séparant les trois nefs, et par celles adossées aux murs latéraux.
Pour maintenir au système des voûtes-couvertures sa légèreté, Boileau
donne aux arcs de son ossature une hauteur suffisante pour recevoir deux
parois légères en maçonnerie close. Les parois laissent entre elles un
espace ou couche d'air enfermé qui empêche les variations de la température
extérieure de se faire sentir dans l'église. La paroi inférieure formant
les panneaux des voûtes repose sur la nervure des arcs servant d'attache
à la partie ajourée. La paroi supérieure portée sur l'extrados des voûtes
(comme un plancher sur des solives) sert de voligeage et reçoit la couverture.
Les murailles généralement faites en maçonnerie sont remplacées par un
moulage de mortier, ciment, appelé béton
aggloméré système Coignet dont l'invention date de cette époque.
Une sacristie dans l'axe du chœur et deux chapelles latérales reliées par un déambulatoire furent ajoutées sur les plans de l'architecte Gilbert en 1896. De 1901 à 1903, décor des chapelles par Maurice
Denis. Elles sont décorées de peintures (sur toiles marouflées) ;
celles la chapelle de la Vierge ont été inaugurées le 13 octobre
1901 et celles de la chapelle du Sacré-Cœur le 5 juillet 1903. Les vitraux
de ces chapelles sont aussi l'œuvre de Maurice Denis. Les trois premiers vitraux de la nef et du chœur n'apparaissent
qu'en 1868, les autres "en grisaille" à motifs géométriques,
sont remplacés (à l'exception de sept d'entre eux), au gré des donateurs,
entre 1880 et 1904.
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En septembre 2015, la commission
supérieure des monuments historiques au ministère de la Culture a émis
un avis favorable unanime à la demande de classement (dans le cadre
de la loi du 31 décembre 1913). La Ville, propriétaire, a accepté la
mesure par un vote du conseil municipal du 18 février 2016. L'arrêté ministériel de classement du 29 avril 2016, publié au Journal Officiel, fait
de l'église Sainte Marguerite le second Monument Historique du Vésinet après Wood Cottage. En voici les termes :
Article 1er: Est classée en totalité au titre des monuments historiques l'église Sainte-IVlarguerite située place de l'Église au VÉSINET (Yvelines), telle que délimitée par un liseré rouge sur le plan ci-annexé, située sur la parcelle n°202 d'une contenance de 8a 97ca figurant au cadastre section AN et appartenant à la commune du VESINET depuis une date antérieure à 1956.
Article 2: Le présent arrêté se substitue à l'arrêté d'inscription au titre des monuments historiques du 19 décembre 1978 susvisé...
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