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Plans et Cartes de l'ancienne forêt du Vésinet

Les premières cartes des environs de Paris

    Une carte de l'Isle de France dressée à la fin du XVIe siècle (~1580) fait apparaître le Bois de la Trahison dans la boucle de la Seine, en face de Saint-Germain-en-Laye. Due au cosmographe bordelais François de la Guillotière, cette carte dont l'original a été perdu, a été reproduite dans des atlas français et flamands entre 1598 et 1634 en différentes versions, en couleur ou non. La carte conservée aux archives nationales est datée de 1598. Les archives municipales du Vésinet en possèdent une version non datée (1600-1630), une des plus anciennes pièces de nos archives.

    Archives municipales du Vésinet (cote M2).

     

    La plupart des cartes éditées aux XVIe et XVIIe siècles représentant Les Environs de Paris et plus particulièrement la région de St-germain-en-Laye, ainsi que les reproductions éditées au XVIIIe siècle de cartes encore plus anciennes dont l'origine n'est pas précisement connue, ne portent pas d'indication se rapportant au Vésinet, au bois de la trahison, de Cornillon ou d'Echauffour. Seule la carte dressée par La Guillotière (voir ci-dessus) porte la mention « Bois de Traihison ». Et encore cette mention ne figure-t-elle que sur certaines éditions.

    A la fin du XVIIe siècle, le bois du Vésinet est figuré avec plus ou moins de précision sur de nombreuses cartes des environs de Paris, dressées pour diverses institutions ou administrations (Prévoté, Diocèse, Académie royale des sciences, ...). Toutes ces cartes sont postérieures aux aménagements réalisés à la demande de Louis XIV en 1664. On peut y remarquer le réseau caractéristique des allées bordées d'arbres qui signale la transformation de l'antique bois taillis en un parc de chasse aménagé. Le nom du Vésinet ou Vézinet ne figure encore que très rarement, et lorsque la taille et l'échelle de la carte le permettent.

    Bibliothèque Nationale de France - Richelieu. - Plans & Cartes.

     

    Au XVIIIe siècle les cartes scientifiques se généralisent et l'on peut y voir une représentation plus précise des allées forestières, les coupes exploitées dans la forêt, la ferme du Vézinet (ou Vésinet), ainsi que le Bois ou la " Garenne" du même nom. Les allées forestières reçoivent des noms dont certains ont encore cours aujourd'hui.

    Bibliothèque Nationale de France - Richelieu. - Plans & Cartes. Institut géographique national.

Quelques grandes cartes majeures

    Plan du Vésinet

    par Damoiselet E., Compardel, Etienne & Charmolue, 1668.

    Bibliothèque nationale, département des cartes et plans.

    Planche n°19 des Plans des forêts, bois et buissons du département de la grande maistrise des eaues et forests de l'Ile de France, Brie, Perche, Picardie et pays reconquis qui représente, entre autres, les chasses royales ; ce plan détaille le projet d'allées forestières voulues par le roi Louis XIV. On y relève de nombreuses approximations orthographiques : Chartronville (Sartrouville), Crosy, Monteson, ... et quelques curiosités géographiques (il y a deux ponts au Pecq, l'un dans l'axe du Château-Neuf de St-Germain-en-Laye, l'autre décalé en amont, vers le village du Pecq (l'existant et le projeté). En outre, la Route qui conduit de St Germain à Paris n'est pas celle qui franchit le Pont de Chatou, mais une autre, dans l'axe de la Route Royale (notre actuelle avenue du Grand-Veneur). Le pont franchissant la Seine sur cet axe est à peine esquissé. Le cartouche enluminé précise que le Vésinet contient alors 1009 arpens et 5 perches.

     

    Carte de la Forest Royalle de Saint-Germain-en-laye et ses Environs

    par Caron, géographe et arpenteur ordinaire du Roi, 1686.

    Archives Nationales, N/II/Seine-et-Oise/107.

    Carte en couleurs (1,52 × 1,14 m) Éch. 1/9.500e. Elle peut apparaitre comme un détail de la grande carte ci-dessous. La garenne du Vézinet apparait comme une partie de la forêt royale de St Germain. On y relève deux faisanderies, les « anciens bois » et le « jeune bois » ainsi que le Bois de la Trahison.

     

    Carte générale de Versailles et ses environs

    par Caron, géographe et arpenteur ordinaire du Roi, vers 1690.

    Archives départementales des Yvelines

    Cette grande carte orientée à l'envers (le nord est en bas à droite) et centrée sur le chantier du château de Versailles, représente de façon détaillée la garenne du Vézinet. On peut y voir les alignements d'arbres (dont certains correspondent aux plantations de 1664) qui la parcourent en tous sens, partant de rien et ne menant nulle part.

    La plupart de ces alignements ne correspondaient pas alors aux voies de circulations traversant la forêt. Il s'agissait surtout de perspectives grandioses (comme notre actuelle avenue du Grand Veneur) et des moyens commodes pour la cour de suivre la chasse.

    Sur la carte, on distingue les anciens chemins, dont le principal relie le pont de Chatou au Pecq. Son tracé correspond plutôt à celui qu'empruntera la première ligne de chemin de fer qu'à notre actuel Boulevard Carnot. Evitant la butte qui culmine aux alentours du Lac Supérieur, il la contourne par le sud, suivant un parcours presque plat.

     

    Plan de la Forest de Laye et de la Garenne du Vésinet,

    par Nicolas de Fer, géographe de Sa Majesté Catholique et de Monseigneur le Dauphin, 1705.

    Mairie du Vésinet.

    Sur ce plan apparaît clairement l'orientation, donnée cent ans auparavant par Henri IV à la garenne du Vésinet, en fonction de la vue qu'on en pouvait avoir depuis le Château-neuf de Saint-Germain-en-Laye. Le pont du Pecq enjambe la Seine en amont de son emplacement actuel. Il sera construit de manière à être dans le prolongement de la route royale, notre tapis vert (avenue Médéric) seulement en 1835 et alors le dessein vraisemblable d'Henri IV deviendra réalité.

    La garenne du Vésinet contient alors 1009 arpents et 20 perches. Sa Majesté Catholique était, en 1705, Philippe V d'Espagne, autrement dit le duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV. Monseigneur le Dauphin était Louis, duc de Bourgogne, frère du duc d'Anjou et père de Louis XV.

     

    Plan de visite joint au mémoire de projets de coupes - 3.

    pour les bois relevant de la maîtrise de Saint-Germain-en-Laye, 1708

    [forêts de Saint-Germain (1), de Marly (2) et de la garenne du Vézinet (3)]

     

    Plan de la forest du Vezinet [sic] et de ses environs,

    daté du XVIIIe siècle (probablement avant 1740, anonyme).

    Plan à la plume et encre de Chine, aquarelle 54,2 x 64 cm.

    Spécialement destinée à représenter la Forêt du Vézinet, c'est la première carte où sont nommées les allées forestières et les routes royales. La Ferme du Vésinet et les mares, creusées en 1777, ne sont pas représentées. Collectionneur : Destailleur, Hippolyte (1822-1893)

    Bibliothèque Nationale de France - Richelieu - Estampes et photographies.

     

    Carte topographique des environs de Paris levée et gravée par M. l'abbé Delagrive (1689-1757)

    Editée en 1730 (feuille Paris) et 1740 (autres feuilles), elle comprend neuf feuilles de 84 x 58 cm le Vésinet est représenté sur la feuille VI pour l'essentiel et la feuille VII pour l'extrême nord du territoire. On peut en voir des exemplaires aux Archives Nationales (AN, AD Paris, IGN, BNF, BHVP), Chalcographie du Louvre (cuivres). Un montage couvrant la totalité du territoire du Vésinet et Chatou a été publié par Bisson de Barthélemy (1950).

    Archives nationales et collection privée.

     

    Plan de la Forest du Vézinet, 1772.

    Mairie du Vésinet
    Etabli par Benjamin Cordier, premier arpenteur de la Maîtrise particulière des eaux et forêts de Saint-Germain-en-Laye. Il agissait sur les ordres de M. Bertin, ministre et secrétaire d'Etat, propriétaire du château de Chatou.

     

    Plan de la Fôrest du Vezinet, faite en 1780.
    Archives nationales SHV (copie)
    Faite en l'année 1780 par Main, premier Arpenteur de la Maitrise des Eaux et forest de St Germain.
    Toutes les parties de bois qui sont lavées en jaune ont été récépées suivant l'arrêt du conseil du 25 octobre 1780.

    On remarquera les six marres creusées d'ordre de Louis XVI en 1777 « afin que le fauve puisse facilement s'abreuver » : (Ces mares ont des noms Trou Chapeau, du Ponceau, à la biche, du Potager Neuf, de Montesson, de Croissy) et la place précise des 32 bornes (numérotées) entourant la forêt royale, est indiquée.
    La route de la
    princesse de Conty (ou Conti) est tracée. Rappelle-t'elle la nièce de Mazarin, belle-sœur du Grand Condé ? mais peut-être davantage Louise Elisabeth de Bourbon dont le château de Voisins à Louveciennes était juste en face de cette route de la princesse. On n'y voit pas encore la ferme du Vézinet que le duc de Noailles fera édifier (elle figurera sur la version de 1783) mais d'importants défrichements, réalisés en 1779 selon la légende de la carte, s'étendent sur la rive droite de la Seine, entre le Pecq et Croissy.

     

    Plan de la ferme et d'une partie de la forêt du Vézinet, 1782.
    Archives départementales des Yvelines.
    Ce plan indique les coupes faites dans la forêt en 1781 et 1782, et les six marres.
    La route de Bergerac atteste pour certains le passage de Cyrano dans la forêt, sa mère ayant habité Chatou. Les bâtiments de la
    ferme du Vésinet et les terrains avoisinants correspondent au territoire que le duc de Noailles fit défricher sur 150 hectares. Quatre-vingts personnes environ s'y installèrent et firent même construire une chapelle dont on a perdu la trace.

     

    Territoire de la paroisse de Chatou, par Antoine Schmid, 1784.
    Archives départementales des Yvelines
    Plan d'intendance de la paroisse de Chatou - Vue géométrale (49,4 cm x 69,5 cm).
    « Je certifie le présent plan conforme à son procès-verbal fait à Maisons-sur-Seine le 2 7bre 1784 » - signé
    Schmid.

     

    Plans cadastraux napoléoniens, 1820.
    Archives départementales des Yvelines
    Série de plans communaux au 1/5000e et 1/2500e. Les plans de Chatou, Croissy et Le Pecq comportent des sections consacrées au Vésinet. Le Plan du Pecq en particulier, détaille les extensions de la rive droite,autour du Rond-Point (la Place Royale), le hameau du Pont, la Ferme du Vésinet à droite et moins connu, le Petit Vésinet (demeure du Garde en chef), à gauche, sur l'actuelle route de la Passerelle. Si l'on compare ce plan avec ceux de 1782 et 1784 on voit que le territoire du Vésinet ne va plus jusqu'à la Seine. La bande de terre correspondant avait été acquise par Louis XIII en 1634. Les communes du Pecq et de Montesson ont bénéficié de son partage de 1792. Elle est nommée Languette du Vésinet au Pecq, Terres neuves à Montesson.

     

    Plan de la forêt du Vézinet,
    par V. de Moléon, 10 avril 1824.
    Archives Nationales, N IV, Seine 89, feuille 48
    Ce plan est le dernier connu avant que la transformation du Vésinet commence. Onze ans plus tard, en effet, s'amorcera le percement de la voie de chemin de fer trente-cinq ans plus tard, ce sera le début du lotissement du Vésinet. On écrit encore parfois Vézinet mais on ne peut y voir un moyen de datation. A l'emplacement de l'étoile royale, s'élève aujourd'hui le cerf, l'étoile de Chatou correspond au carrefour des boulevards Carnot et des Etats-Unis avec l'avenue du Belloy, l'étoile de Croissy, au croisement de la route de Croissy et de l'avenue de la Prise d'eau. [... en savoir plus]
    On ne trouve plus trace aujourd'hui de certaines voies qui traversèrent la forêt, telles que la route des Fontaines ou la route du Mesnil. A remarquer encore, la maison du garde, les pavillons nord et sud, le terrain de la couronne employé aux manœuvres de la cavalerie à l'emplacement duquel sera creusé, plus tard, le Grand Lac. La forêt était alors exploitée par le ministère de la Maison du Roi, principalement pour vendre du bois de chauffage. Il existe un plan de coupe organisant l'exploitation (abattage et plantation) des diverses parties de la forêt sur dix-huit années, de 1828 à 1845.

     

    Carte de France dite « d’Etat-Major »
    Institut géographique national
    Dessins-minutes au 1/40.000 (pour l’Ile-de-France) des campagnes de 1835 (1/40.000e) composée de feuilles de 80 x 50 cm
    Levée entre 1818 et 1824 en 159 dessins minutes. L’Ile-de-France est partiellement couverte. La première couronne en totalité, plus de 80% du Val d’Oise (83,91) et Essonne (83, 55), les Yvelines à 49,71% et la Seine-et-Marne à 22,90 %. Ces dessins minutes d’une grande précision (relief, occupation du sol, réseau viaire, rivières…) ont servi à publier les Cartes d’Etat-Major au 1/80.000 (1832-1839). Les dessins ont été, postérieurement à leur levée (1851-1855), surchargés de nouvelles informations concernant les premières lignes de chemin de fer.
    Détail concernant le Vésinet.

Plans-guides du XIXe siècle
Diverses collections internationales
De nombreuses cartes dites poket maps ou guide maps représentant les environs de Paris et plus particulièrement Le Vésinet sont parues dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Elles rendent compte de façon plus ou moins précise et rigoureuse (et souvent avec retard) de la transformation qui s'opère durant l'aménagement de la nouvelle colonie et de ses environs ...


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